22 juin 2022, jeudi. Mon sac est fait, c’est le moment d’y aller
direction gare de Lyon.
arrivée trois heures plus tard à Marseille
un peu de vent, quelques nuages, un peu de pluie,
ça ne devrait pas durer.
je nage le lendemain, vendredi : 5 km au départ du château d’If !
on y est, le défi de Monte Cristo ! de nouveau
je me suis entrainée pas mal : le jeudi avec le club
plus en général une séance le weekend.
troisième participation pour l’épreuve du 5 km sans palmes.
la première fois, j’avais nagé en 2h04, en juin 2019.
deuxième essai en septembre 2020, après report des épreuves pour cause de ce qu’on sait, 2h12, la course avait été un peu rude, on avait croisé des méduses, je n’en menais pas large dans mon maillot (sans palmes et sans combi, oui), je m’en suis sortie en ayant eu plus de peur que de mal, une brulure en haut du bras, une autre sur le menton, j'en garde une marque et pas que de bons souvenirs…
je me dis que cette année, si les conditions sont bonnes, je vais tacher de terminer en moins de 2h,
c’est mon objectif secret-pas-très-secret : j’en ai parlé à plein de monde !
l’avantage d’en parler, c’est que les gens y pensent
le moment venu, si besoin, on se sent soutenu, ça compte, …
vendredi matin, je fais partie de la deuxième vague,
ceux qui ont la chance de pouvoir faire une grasse mat’
qui vont récupérer leur bonnet vers 7h30.
quand j’arrive je trouve qu’il y a bien plus de monde que ce que j’imaginais sur la plage, et il semble que la « première vague » ne soit pas encore partie… on nous explique qu’il y a du retard, un problème électrique...
8h30, le verdict tombe : trop de houle, pas de départ du château d’If, les vagues lessivent le quai ! L’épreuve est remplacée par un départ depuis la plage, une boucle de 4500 m.
déception, immense.
je suis à deux doigts de ne pas y aller. Tout ça pour ça !?
départ de la plage et course amputée de 500 m ? merdalors !
… et puis bon… L’eau est annoncée à 21 degrés et il semble que les méduses ne soient pas de la partie.
tant qu’à être là, autant nager…
briefing, on nous montre le parcours, on nous indique les consignes de sécurité, on nous informe que des kayaks seront présents sur tout le parcours, qu’il y a un peu de houle et que les conditions ne seront peut être pas des plus favorables…
écoute distraite
direction le départ, ça fait un drôle de bazar quand tout le troupeau se met à l’eau.
première bouée, premier virage, le peloton commence déjà à s’allonger
l’avantage, c’est que de là on a une jolie vue sur If,
quand on en part, finalement on ne le voit pas,
sauf si on pense à se retourner !
il y a des vagues, pas mal de vagues même
une houle un peu courte qui m’empêche de prendre mon rythme
j'entends le coach qui disait « souuuuuuffle ! » « alloooooonge tes braaaas !»
je souffle, j’allonge, j’essaie
les vagues arrivent de biais, cognent contre la corniche et reviennent, se croisent.
on est secoué
elles ne doivent pas faire plus d’une trentaine de centimètres, les vagues
mais quand on est allongé dans l’eau, ça suffit pour boucher la vue
on ne voit pas bien les bouées, il y a du courant
heureusement que la température est agréable !
mi parcours
c’est rude, je vois le temps qui passe
je me dis que je vais faire au mieux
je vais finir cette saloperie de course !
avant dernière bouée,
je fatigue
vraiment
c’est là que le soutien prend tout son sens,
une brasse pour Papa, une brasse pour Maman, une….
chacun une, et quand la liste est finie on recommence, et on avance…
la famille, les amis,… le club...
je termine en 2h13, claquée
je ne crois pas avoir déjà fait un truc aussi rude de ma vie
volontairement je veux dire, personne ne m’a forcée, je me suis inscrite de mon plein gré !
je n’ai pas réussi à atteindre mon objectif,
je suis drôlement fière d’être allée au bout, malgré tout
à retenir, d’une course en mer, et d’une manière générale de toute épreuve dans la nature :
tu fais comme tu peux, tu termines si tu peux,
les conditions météo jouent beaucoup, sur plein de choses !
petite fierté : en sortant de l’eau, un monsieur m’a félicitée « dites donc, tout en brasse, chapeau ! »