du plus loin que je me souvienne
les chaussures
ça a toujours été compliqué
tranché
mais long à choisir
pénible pour ma mère souvent
pénible parfois pour moi aussi
le choix
la couleur
le prix
l'idée que je m'en faisais
ce que je voulais
ce qui est dispo
la crise pour avoir des babies vernies rouges
on habitait à côté d'un bois
je n'avais pas huit ans
je passais mon temps dehors
on jouait dans les bois
ou sur la terrasse qui recouvrait des garages
et la cave où dormait le canoé
le vernis c'est fragile
je les trouvais belles sans doute
on est rentré avec des salomés bleu marine à trou-trous
ma mère m'a raconté l'histoire
des années après
elle se disait que finalement
elle aurait dû les prendre
les pieds des enfants ça grandit vite
foutu pour foutu
on les aurait jetées l'année suivante
les babies rouges vernies
mes chaussures d'ados
je les portais je crois tous les jours
une paire pour l'hiver
des sandales en été
des kickers marron avec un lacet jaune et un bleu
des sandales bleu ciel que j'ai adorées
un genre de boots qui ressemblaient à des timberland
(qui n'en étaient pas)
des spartiates dorées que j'ai fait ressemeler
des desert boots payées 15€ et qui durent toujours
j'ai toujours aimé les chaussures
avec des gouts "particuliers"
(je t'entends d'ici !)
mais en vrai
en vrai de vrai
mon rêve je crois
ce serait
de vivre
pieds nus
sinon je crois que c'est Doume
tu m'as parlé de ce livre "à la ligne"
je t'en remercie