"Les gens craignent le changement, les chemins inconnus; ils ne veulent pas quitter leurs habitudes, les lieux qu'ils connaissent depuis l'enfance ; pourtant, à l'usage il est très facile de changer d'endroit, de changer de nom, et même de changer de vie.
Partir. Il n'était pas possible qu'il en allât autrement. Quel que fût mon attachement à la situation existante, il y avait un autre appel, nouveau, inconnu, qui m'attirait irrésistiblement vers l'ailleurs.
Je notais toutes ces scènes, sa façon de lancer les bras en avant comme des rames pour faire mouvoir son gros corps, sa manière de marcher l'amble, en oscillant sans cesse comme un insecte monstrueux ou ces animaux immenses des forêts tropicales que l'on appelle, je crois, des zéléfans.
Ah, la couleur bleue ! c'est un ruissellement de cascade qu fait frissonner, une réaction qui secoue l'épiderme ; c'est aussi le bleu de la transparence infinie du ciel, le bleu des blessures qui se referment, lorsque le sang ne coule plus mais que la douleur persiste, écharde invisible sous la peau, sensible au moindre frôlement."
Bruno Smolarz
en prime je trouve que la couverture est vraiment jolie
