Sylvia, elle s'appelle en fait Jenn
elle poste des photos sur instagram
je ne sais plus comment j'en suis venue à voir ses images
elle travaille en Antarctique
mais seulement l'été
(et l'été en Antarctique, il a l'air de faire plus froid qu'à Paris au printemps 2013, c'est dire !)
le reste du temps elle habite en Australie
du coup, l'été
elle fait des photos vraiment chouettes
de la base où elle travaille
de la glace tout autour
de l'hélicoptère
des manchots
et des éléphants de mer, aussi
forcément, j'ai accroché
rapport aux manchots
et puis ça me semblait complètement dingue de "connaître" quelqu'un qui prenait au quotidien ces photos incroyables, d'un coup ça devenait plus concret, plus réel pour moi
de fil en aiguille on a commenté les photos l'une de l'autre
et puis on a échangé nos mails, et nos adresses en papier
j'ai reçu comme ça une lettre d'Antarctique
(et en Antarctique, elle a reçu un cyanotype fait maison)
depuis peu
je correspond avec des gens en Argentine
j'y connaissais quelque personnes il y a un paquet d'années maintenant
que j'ai perdues de vue
là, faut dire que Marcello,
avec les mêmes initiales et le même nom de famille que moi
entre une adresse qui termine en .com
et une qui termine en .com.ar
c'est assez facile de se mélanger les pinceaux
du coup je recevais parfois des mails qui lui étaient adressés, à Marcello
en espagnol, ou quelque chose de très proche
et puis l'autre jour j'ai répondu
un poil sèchement, à un énième mail qui commençait par "querido Marcello"
mes leçons d'espagnol ça remonte
et mon voyage en Argentine encore plus
Nathalia m'a répondu
c'est là qu'elle m'a expliqué l'histoire des .com et .com.ar
alors j'ai aussi envoyé un mail à Marcello
qui m'a répondu
il vend des engins pour les industries et les chantiers
à Mendoza
de l'autre côté de l'océan, un peu plus loin encore
ça me plaît bien, ces histoires-là
je me dis qu'à force
un jour
je ferai un tour du monde de ces nouveaux amis !