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21 mars 2018 3 21 /03 /mars /2018 20:18

c'est en commençant à l'écrire que je m'en rends compte

il y a une majuscule à Travailleurs

dans ce titre-là

c'est je crois le premier que j'ai lu

le premier de pas mal d'autres

Victor Hugo

j'ai eu envie de le relire

découvrir à nouveau

j'ai cette chance

oublier

les livres

les films

je me souviens si j'ai aimé

je me souviens de bribes

j'oublie le reste

alors je redécouvre parfois

parfois je redécouvre vraiment

Hugo n'est pas tendre avec la pieuvre

il lui prête une volonté de nuire

elle mangerait les humains

plutôt non

tellement vilaine qu'elle les noie

attend qu'ils pourrissent

pour se nourrir des crabes

qui viennent eux manger la chair qui se décompose

tout ça me semble exagéré (oui)

pour le reste

presque pas de dialogues

presque pas d'action

mais quelle aventure

bien sûr il faut aimer les descriptions

le vocabulaire technique

les mots parfois compliqués

il me semble à l'occasion qu'il s'écoute parler

qu'il se regarde écrire

mais le fond

le fond de cette histoire

et puis bon, oui

il y a la pieuvre

et ça

je peux pas dire

forcément

même si elle est décrite en monstre

je l'aime bien

"Quelqu'un a écrit quelque part : - une idée fixe c'est une vrille. Chaque année elle s'enfonce d'un tour. Si on veut nous l'extirper la première année, on nous tirera les cheveux ; la deuxième année on nous déchirera le peau ; la troisième année on nous brisera l'os ; la quatrième année on nous arrachera la cervelle."

"Rien n'égale la timidité de l'ignorance, si ce n'est sa témérité. Quand l'ignorance se met à oser, c'est qu'elle a en elle une boussole. Cette boussole, c'est l'intuition du vrai, plus claire parfois dans un esprit simple que dans un esprit compliqué.

Ignorer invite à essayer. L’ignorance est une rêverie, et la rêverie curieuse est une force. Savoir déconcerte parfois et déconseille souvent"

"Flamme superbe, la volonté visible. L’œil de l’homme est ainsi fait qu’on y aperçoit sa vertu. Notre prunelle dit quelle quantité d’homme il y a en nous. Nous nous affirmons par la lumière qui est sous notre sourcil. Les petites consciences clignent de l’œil, les grandes jettent des éclairs. Si rien ne brille sous la paupière, c’est que rien ne pense dans le cerveau, c’est que rien n’aime dans le cœur. Celui qui aime veut, et celui qui veut éclaire et éclate. La résolution met le feu au regard ; feu admirable qui se compose de la combustion des pensées timides.

Les opiniâtres sont les sublimes. Qui n’est que brave n’a qu’un accès, qui n’est que vaillant n’a qu’un tempérament, qui n’est que courageux n’a qu’une vertu ; l’obstiné dans le vrai a la grandeur. Presque tout le secret des grands cœurs est dans ce mot : perseverando. La persévérance est au courage ce que la roue est au levier ; c’est le renouvellement perpétuel du point d’appui. Que le but soit sur la terre ou au ciel, aller au but, tout est  ; dans le premier cas, on est Colomb, dans le second cas, on est Jésus. La croix est folle ; de sa gloire. Ne pas laisser discuter sa conscience ni désarmer sa volonté, c’est ainsi qu’on obtient la souffrance, et le triomphe. Dans l’ordre des faits moraux tomber n’exclut point planer. De la chute sort l’ascension. Les médiocres se laissent déconseiller par l’obstacle spécieux ; les forts, non. Périr est leur peut-être, conquérir est leur certitude. Vous pouvez donner à Étienne toutes sortes de bonnes raisons pour qu’il ne se fasse pas lapider. Le dédain des objections raisonnables enfante cette sublime victoire vaincue qu’on nomme le martyre."

"Parfois, la nuit, Gilliatt ouvrait les yeux et regardait l’ombre.

Il se sentait étrangement ému.

L’œil ouvert sur le noir. Situation lugubre ; anxiété.

La pression de l’ombre existe.

Un indicible plafond de ténèbres ; une haute obscurité sans plongeur possible ; de la lumière mêlée à cette obscurité, on ne sait quelle lumière vaincue et sombre ; de la clarté mise en poudre ; est-ce une semence ? Est-ce une cendre ? Des millions de flambeaux, nul éclairage ; une vaste ignition qui ne dit pas son secret, une diffusion de feu en poussière qui semble une volée d’étincelles arrêtée, le désordre du tourbillon et l’immobilité du sépulcre, le problème offrant une ouverture de précipice, l’énigme montrant et cachant sa face, l’infini masqué de noirceur, voilà la nuit. Cette superposition pèse à l’homme.

Cet amalgame de tous les mystères à la fois, du mystère cosmique comme du mystère fatal, accable la tête humaine.

La pression de l’ombre agit en sens inverse sur les différentes espèces d’âmes. L’homme devant la nuit se reconnaît incomplet. Il voit l’obscurité et sent l’infirmité. Le ciel noir, c’est l’homme aveugle. L’homme, face à face avec la nuit, s’abat, s’agenouille, se prosterne, se couche à plat ventre, rampe vers un trou, ou se cherche des ailes. Presque toujours il veut fuir cette présence informe de l’inconnu. Il se demande ce que c’est ; il tremble, il se courbe, il ignore ; parfois aussi il veut y aller.

Aller  ?

.

 ? Qu’est-ce ? Et qu’y a-t-il ?"

"Où commence la destinée ? finit la nature ? Quelle différence y a-t-il entre un événement et une saison, entre un chagrin et une pluie, entre une vertu et une étoile ? Une heure, n’est-ce pas une onde ? Les engrenages en mouvement continuent, sans répondre à l’homme, leur révolution impassible. Le ciel étoilé est une vision de roues, de balanciers et de contre-poids. C’est la contemplation suprême, doublée de la suprême méditation. C’est toute la réalité, plus toute l’abstraction. Rien au delà. On se sent pris. On est à la discrétion de cette ombre. Pas d’évasion possible. On se voit dans l’engrenage, on est partie intégrante d’un tout ignoré, on sent l’inconnu qu’on a en soi fraterniser mystérieusement avec un inconnu qu’on a hors de soi. Ceci est l’annonce sublime de la mort. Quelle angoisse, et en même temps quel ravissement ! Adhérer à l’infini, être amené par cette adhérence à s’attribuer à soi-même une immortalité nécessaire, qui sait ? Une éternité possible, sentir dans le prodigieux flot de ce déluge de vie universelle l’opiniâtreté insubmersible du moi ! Regarder les astres et dire : je suis une âme comme vous ; Regarder l’obscurité et dire : je suis un abîme comme toi !

Ces énormités, c’est la nuit.

Tout cela, accru par la solitude, pesait sur Gilliatt.

Le comprenait-il ? Non.

Le sentait-il ? Oui.

Gilliatt était un grand esprit trouble et un grand cœur sauvage."

les Travailleurs de la mer

sinon

l'autre jour j'ai entendu Redemption Song

ça faisait longtemps

je me suis dit

que certaines personnes changent

et d'autre pas

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commentaires

V
J'adore l'aspect de la terre et du glaçage de ton bol!
Répondre
M
merci !!! c’est du grès blanc, et l’émail fait ça tout seul, j’aime beaucoup cet e-mail...

en passant

merci de votre visite !

sauf mention contraire, le contenu de ce blog, c'est le mien : les textes, les images, les dessins, les photos, tout ça c'est à moi quoi...

pour me contacter : marmirabelle@gmail.com

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