je vais tous les lire si ça continue
commencer par relire ceux que j'ai et que j'avais aimés
chercher les autres aussi
j'aime cette écriture
ces histoires, ces mots, la poésie de tout ça
la douceur
la mélancolie lumineuse (si, ça se peut, lis, tu verras, peut être)
je ne comprends pas tout, c'est fait exprès je crois
il faut imaginer un peu, aller au delà
et comme si, au fond, tout ça me parlait
quelques extraits
comme ça en passant
de ce livre d'Alessandro Baricco
"Celui qui est le premier à voir l'Amérique. Sur chaque bateau il y en a un. Et il ne faut pas croire que c'est le hasard, non... ni même une question de bonne vue, c'est le destin ça. Ces types-là, depuis toujours dans leur vie, ils avaient cet instant là d'écrit. Même tout petits, si tu les regardais dans les yeux, en regardant bien, tu la voyais déjà, l'Amérique, elle était là, prête à bondir, à remonter le long des nerfs ou du sang ou je ne sais quoi, et puis de là au cerveau, puis sur la langue, et puis dans ce cri (il crie), L'AMERIQUE, elle était déjà là, dans ces yeux, ces yeux d'enfants, déjà là toute entière, l'Amérique."
"Ca ne pourra pas continuer longtemps cette histoire", disaient quelque fois les autres à Danny. "Et en plus c'est contre la loi." Mais Danny avait une réponse qui faisait pas un pli : Au cul la loi", il disait. On ne peut plus réellement discuter, à partir de là.
Le dernier soir, on était en train de jouer pour les habituels connards des premières, et le moment de mon solo arriva, je commençai donc à jouer, et après quelques notes j'entends le piano qui s'en vient avec moi, tout bas, avec douceur, mais il jouait avec moi. On continua comme ça tous les deux, et moi, bon Dieu, je jouais du mieux que je pouvais, pas tout à fait Louis Armstrong, mais vraiment je jouais bien, avec Novecento derrière moi qui me suivait partout, comme lui seul savait le faire. Les autres nous ont laissés continuer un petit bout de temps, ma trompette et son piano, pour la dernière fois, à nous dire toutes les choses qu'on peut jamais se dire, avec les mots. Autour de nous les gens continuaient à danser, ils ne s'étaient aperçus de rien, ils ne pouvaient pas 'en apercevoir, ils ne savaient rien de tout ça, ils continuaient à danser comme si de rien n'était. Peut être qu'un type a juste dit à un autre : "T'as vu celui qui est à la trompette, c'est rigolo, il doit être saoul, ou alors il a un grain. regarde-le, celui qui est à la trompette : il joue, et pendant ce temps, il pleure."
sinon, avec le froid qui revient
je crois que je vais passer un tricot de corps